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leur nourriture, c’est-à-dire, la mamelle de leur mère, que par le moyen du tact, ou de l’odorat. Mais il paroît que chez eux, l’un et l’autre de ces deux sens sont d’une sagacité remarquable. Les petits chiens et les petits chats sentent de loin l’approche de leur mère : ils ne la confondent point avec un autre animal de leur espèce et du même sexe : ils savent ramper entre ses jambes, pour aller chercher le mamelon ; ils ne se trompent, ni sur sa forme, ni sur la nature du service qu’ils en attendent, ni sur les moyens d’en exprimer le lait. Souvent les petits chats allongent leur cou pour chercher la mamelle, tandis que leurs reins et leurs cuisses sont encore engagés dans le vagin et dans la matrice de la mère[1]. Assurément, je le répète, rien n’est plus digne d’attention. Haller a vu plusieurs espèces d’animaux, tels que les petits des brebis et des chèvres, à l’instant même qu’ils sortoient de la matrice, aller chercher leur mère, à des distances considérables, avant qu’aucune expérience eût pu leur apprendre à se servir de leurs jambes, ni leur donner l’idée que leurs mères seules pou-

  1. J’ai moi-même été témoin de ce fait.