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rien ; que leur vue est incertaine, et sans la moindre justesse. Il est prouvé, par des faits certains, qu’ils sont plusieurs mois sans avoir d’idée précise des distances. Le tact est le seul de leur sens qui leur fournisse des perceptions distinctes ; vraisemblablement parce que c’est le seul qui, dans le ventre de la mère, ait reçu déjà quelque exercice. Mais les notions formelles qui résultent de ces opérations incertaines d’un sens unique, sont très-bornées et très-vagues ; il ne peut guère sur-tout en résulter instantanément une suite de déterminations si variées et si complexes. C’est donc, on peut l’affirmer, dans les impressions intérieures, dans leur concours simultané, dans leurs combinaisons sympathiques, dans leur répétition continuelle pendant tout le temps de la gestation, qu’il faut chercher à-la-fois, et la source de ces penchans qui se montrent au moment même de la naissance, et celle de ce langage de la physionomie, par lequel l’enfant sait déjà les exprimer, et celle enfin des déterminations qu’ils produisent. Il ne sauroit, je pense, y avoir de doute sur ce point fondamental.

Nous avons déjà vu, nous allons voir en-