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rales qui tiennent à chacun de ces deux genres d’impressions), peut-être n’est-il pas tout-à-fait impossible de l’éclaircir.

§. v.

Dans le ventre de la mère, les animaux n’éprouvent, à proprement parler, presque aucune sensation[1]. Environnés des eaux de l’amnios, l’habitude émousse et rend nulle pour eux, l’impression de ce fluide : et s’ils rencontrent dans leurs mouvemens, les parois de la matrice ; si même il leur arrive quelquefois d’en être pressés étroitement, il ne résulte de là pour eux vraisemblablement aucune notion, aucune conscience précise et distincte des corps extérieurs ; du moins tant que leurs mouvemens ne sont pas l’ouvrage d’une volonté distincte, qui, seule, peut les conduire à placer hors d’eux, la cause des résistances qu’elle rencontre. En effet, tant que les impressions, reçues par un sens quelconque ne sont pas accompagnées, ou

  1. C’est-à-dire, comme on le verra ci-après, aucune sensation distinguée, comparée, et d’où puisse résulter un premier jugement.