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manière sensible, ou de faire éprouver à leurs parties, des déplacemens reconnoissables, par rapport à celles des autres organes qui les entourent. Tous leurs mouvemens sont intérieurs ; ils se passent dans leur intime contexture ; et les parties qui les éprouvent, ou qui les exécutent, sont si déliées, que l’action s’en est jusqu’à présent dérobée aux observations les plus attentives, faites avec les instrumens les plus parfaits.

Au reste, cette distinction du sentiment et du mouvement, mais sur-tout des facultés qui s’y rapportent, nécessaire en physiologie, et sans inconvéniens pour la philosophie rationnelle, se déduit de tous les faits évidens, sensibles, les seuls sur lesquels doivent porter nos recherches et s’appuyer nos raisonnemens : car les vérités subtiles, infécondes de leur nature, sont principalement inapplicables à nos besoins les plus directs ; et l’on peut dédaigner hardiment celles qui n’offrent pas une certaine prise à l’intelligence.

Tous les points ci-dessus étant bien convenus et bien éclaircis, reprenons la suite de nos propositions.

On voit donc clairement, et cela résulte