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ques impressions isolées, et de produire quelques vagues mouvemens de contraction, disparoît elle-même : toute fonction vitale est anéantie ; et les nouveaux mouvemens qui surviennent sont ceux de la décomposition, à laquelle la mort livre toutes les matières animales.

Plusieurs importantes vérités résultent de cette expérience : mais, avant de passer outre, il est nécessaire de ne rien laisser d’incertain derrière nous.

J’ai dit que les rameaux des nerfs, séparés du système par la ligature, ou l’amputation, conservent la faculté de recevoir des impressions isolées. Ce mot, pour ne pas jeter dans l’esprit une idée fausse, dont plusieurs physiologistes, recommandables d’ailleurs, ne se sont pas garantis, a besoin de quelque explication. En portant la sensibilité dans les muscles, les nerfs y portent la vie ; ils les rendent propres à exécuter les mouvemens que la nature leur attribue : mais ils sont eux-mêmes incapables de mouvement. Les irritations les plus fortes ne leur font pas éprouver la plus légère contraction ; en un mot, ils sentent et ne se meuvent pas. Dans l’expérience que je viens de rapporter, les