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tions des facultés morales. Par une autre comparaison de cet état organique avec les crises au moyen desquelles la nature, ou l’art a quelquefois guéri la folie, on s’est assuré que son siége, ou sa cause étoit en effet alors dans les viscères abdominaux : et de-là résulte une importante conclusion ; savoir, que puisqu’ils influent directement par leurs désordres sur ceux de la pensée, ils contribuent donc également, et leur concours est nécessaire, dans l’état naturel, à sa formation régulière : conclusion qui se confirme encore, et même acquiert une nouvelle étendue, par l’histoire des sexes, où l’on voit, à des époques déterminées, le développement de certains organes produire un changement subit et général dans les idées et dans les penchans de l’individu.

En revenant encore, et à plusieurs reprises, sur les dissections des sujets morts dans l’état de folie ; en ne se lassant point d’examiner leur cerveau, des anatomistes exacts sont cependant enfin parvenus, touchant les divers états de ce viscère, à quelques résultats assez généraux et constans. Ils ont trouvé, par exemple, le cerveau d’une mollesse extraordinaire chez des imbécilles ;