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de traitement : et il a tracé des règles pour arriver à cette connoissance, par des signes évidens et sensibles, ou par des faits qui s’offrent d’eux-mêmes à l’observation.

Je trouve dans des notes isolées, que j’ai recueillies sous Dubreuil, en suivant avec lui ses malades, un passage qui me semble se rapporter parfaitement au sujet que nous examinons. C’est Dubreuil qui parle.

« Cette justesse de raison, cette sagacité froide qui, d’après l’ensemble des données, sait tirer les résultats avec précision, ne suffit pas au médecin : il lui faut encore cette espèce d’instinct qui devine dans un malade la manière dont il est affecté. Je ne parle pas seulement du degré de sensibilité, d’irritabilité, de mobilité du sujet qu'on traite, degré qui détermine la dose et le choix des remèdes ; mais encore des divers centres de sensibilité, des différens rapports entre les organes, qui s’observent dans tel ou tel individu.

» Ainsi, par exemple, de trois personnes qui se présentent à moi, ayant des nerfs délicats, des connoissances, une existence morale bien développée, l'une a une sensibilité profonde, un caractère sérieux, un