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14 LA PRINCESSE DE LAMBALLE INTIME pris la qualité de citoyen français, qu’il attend que la Constitution la lui accorde légalement ; mais qu’au surplus, il a rempli tous les devoirs auxquels sont soumis les autres citoyens, en payant toutes les charges qu’exige le droit de cité ». Depuis la Révolution il a cessé toutes relations avec son pays d’origine, n’a entretenu aucune correspondance å l’extérieur, « pas même pour affaires relatives å son état 5 ».

Parmi les pièces mises sous scellés, et qu’on avait présentées å Saiffert, on ne trouva qu’une correspondance de la princesse de Lamballe, relative surtout å la santé de cette dernière. On avait remarqué que celle-ci traite parfois son médecin de. « républicain » et de « démocrate », pour avoir laissé paraitre devant elle quelques opinions avancées, qu’elle ne partageait point. Autre preuve de civisme, invoquée par l’accusé : dans le courant de mars 1792, Saiffert n’avait pas hésité å faire part å Pétion du complot tramé « entre Capet et compagnie avec le despote de Vienne », et de lui indiquer la conduite å tenir, pour déjouer « les projets atroces que l’on formait contre la République française ». Une allusion ayant été faite å certain voyage entrepris å l’étranger par le prévenu, en 1790, notre confrère saxon convient qu’il s’est rendu, å cette époque, auprès du ci-devant duc d’ Orléans, pour le traiter d’une maladie vénérienne — on ne lui en demandait pas tant — et qu’il y a séjourné un mois. Il fait observer, å cc propos, qu’il n’a pas été remboursé des frais de cc voyage, « non plus que de plusieurs autres sommes qui lui sont dues par ledit d’Orléans 6 ».