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I ( LES TRIBULATIONS D UN SANS-CULOTTE i3 plus menu. A toutes les questions Saiffert répondit avec précision , sans ambages ni faux-fuyants. Âgé de quarante-six ans il se déclara natif de Leipzig, électorat de Saxe ; il était en France depuis vingt-quatre ans et habitait Paris depuis seize å dix-sept années. Il a, dit-il, toujours exercé la profession médicale. Cc n’est que sur la foi de sa réputation, qu’il est devenu médecin du ci-devant duc d’Orléans, depuis la mort du père de cette Altesse ; encore n’a-t-il consenti å être attaché å cette maison princière, qu’après un an de sollicitations. II se défend d’avoir eu avec le duc d’autres relations que celles nécessitées par sa santé. Quand celui-ci était å son conseil, le docteur attendait toujours que la délibération fut terminée avant d’être introduit auprès de son client. Il reconnait avoir également traité l’épouse et les enfants de Philippe-Égalité, qu’il n’a vus que deux ou trois fois. Il était, en même temps, le médecin de la « femme Lamballe ». Il a été appelé auprès d’elle en 1785 et lui a continué ses soins jusqu’å sa mort ; dans la dernière année de sa vie, il ne l’a vue qu’ « å trois reprises différentes, pour cause d’incommodités ». Nous aurons å revenir sur cette cure, dont Saiffert nous a conservé une relation des plus réalistes ; mais n’anticipons pas.

A la question s’il a pris la qualité de citoyen français et s’il a exercé ses droits politiques, ou si au contraire il a conservé sa qualité d’étranger, Saiffert répond que « les lois de son pays s’opposant å ce qu’il pût se faire naturaliser sans encourir la peine de l’exhérédation, il n’a pas, jusqu’å ce moment-ci,