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porter au Palais-Royal, n° 156, ou habitait celui que les autorités étaient requises d’incarcérer sans délai.

Saiffert avait été dénoncé au Comité par un Italien du non de Pio 3, ancien secrétaire de l’ambassadeur de Naples à Paris, et qui avait saisi l’occasion de manifester un zèle révolutionnaire d’autant plus ardent qu’il était de fraîche date. Le chevalier Pio était depuis peu, en effet, citoyen français, et il avait reçu presque aussitôt un commandement dans la garde nationale parisienne ; puis il avait été employé aux bureaux de l’Hôtel de Ville, en qualité de « commissaire pour les papiers des émigrés », d’où il était passé, au début de 1793, dans les bureaux du ministère des Affaires étrangères 4. Pio avait présenté Saiffert comme « un homme très suspect, parce que toujours lié avec les ennemis de la Révolution ». Il avait signalé les conciliabules qui se tenaient au domicile du docteur, lequel logeait alors chez « le fameux Sainte-Foix », conciliabules auxquels assistaient le plus généralement le ministre de Russie, avec Talon, Semonville et quelques autres. « Ce Saiffert, ajoutait-il, a été Jacobin, jusqu’au temps que les Brissotins ont eu la prépondérance, il les a quittés après, et il a tenu et tient des propos contre révolutionnaires même au déposant, toutes les fois qu’il le rencontre. »

Bien que cette accusation ne fut étayée d’aucune preuve, ordre fut donné de se transporter chez le prévenu, et avant de s’emparer de sa personne, de procéder à l’apposition des scellés sur les portes de l’appartement qu’il occupait. Cette opération fut pratiquée en présence de l’intéressé, « du citoyen