la navette entre cette dernière ville et Moscou, s’installe à Vienne, s’en lasse bientôt et retourne à Rome. Après un séjour de quelque durée dans la Ville Éternelle, toujours inquiet, toujours instable, il reprend le chemin de sa patrie. Il croit, déclare-t-il, avoir retrouvé le paradis. Et il n’a qu’une hâte, c’est de s’en échapper.
« C’est pendant quelques années une course éperdue à travers l’Europe, à la poursuite de la santé et du repos. Au mois de mai 1843, il est à Florence. Puis il remonte à Wiesbaden, à Ems, à Bade, à Düsseldorf. Il commence à être envahi par le mysticisme maladif qui empoisonnera sa vie jusqu’au tombeau[1]. »
Il ne s’intéresse désormais qu’aux livres spirituels, aux revues édifiantes ; il lit avec ferveur l’Imitation de Jésus-Christ, adresse à ses amis de véritables sermons. Son impressionnabilité nerveuse s’en accroît. Tant qu’il est en route, il se sent mieux ; dès qu’il s’arrête, il se sent plus mal. Il gîte partout et ne peut se réchauffer « même dans la chambre la plus chaude ».
On l’envoie aux bains de Gastein, de Hombourg, sans succès ; il maigrit à vue d’œil et les médecins, soucieux de se débarrasser de ce névropathe geignard, ne prêtent plus l’oreille à ses doléances. Il
- ↑ L. Léger, loc. cit.