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qu’on cite fréquemment sans en connaître le père.



GEORGE SAND
Gravure de Desmadryl d’après le portrait peint par A. Charpentier
(Collection de l’auteur)

Baudelaire a, paraît-il, écrit sur les capacités luxurieuses de la bonne dame de Nohant, une phrase que l’éditeur de ses œuvres n’a pas osé copier. Pruderie un peu ridicule ; nous avons toujours été, en cela, de l’avis du regretté Gourmont, qui appelait de ses vœux le temps où l’histoire littéraire cesserait d’être « un roman universitaire et une collection de drôleries pour la moralisation de la jeunesse ».

On a jeté les hauts cris quand fut publiquement dévoilée la perversité féminine de George Sand dans ses relations avec Musset[1], sa trahison inexcusable, dans les circonstances que l’on connaît ; ces révélations n’étaient-elles pas indispensables pour éclairer sa psychologie ? George Sand a joué de Chopin comme elle avait joué d’Alfred de Musset, jusqu’au jour où elle a jeté au panier cette poupée hors d’usage, après l’avoir proprement vidée ; oh ! sans doute, en l’entourant d’une sollicitude maternelle, et sans cesser jamais de lui accorder les Mon cher enfant ! dont elle était prodigue… mais sans cesser non plus d’enfiévrer ce fiévreux au delà de toute mesure.

  1. Cf. notre Cabinet secret de l’Histoire, t. IV, pp. 303-346 : Un roman vécu à trois personnages : A. de Musset, George Sand et le Dr Pagello.