paix de l’esprit s’expédierait par la diligence… »
Son tempérament le prédisposait à éprouver des sensations aiguës. Chez cet être anormal, « chez qui la tare héréditaire avait été aggravée par les cahots de l’existence », la recherche morbide de la sensation devenait « un appétit quasi irrésistible ». Quincey était de ceux qui « vibrent jusqu’au plus profond de leur sensibilité nerveuse, aux premières atteintes du divin poison ».
Après avoir absorbé son laudanum, il se sentait des ailes !
Ses capacités de jouissance intellectuelle étaient décuplées. La musique qu’il entendait à l’Opéra était un orchestre d’anges et de séraphins ; le spectacle de la misère, loin de le rebuter, l’attirait invinciblement. Mêlé aux pauvres, il prenait sa part de leur infortune, tirant de son opium « des moyens de consolation » ; car, disait-il, « l’opium — semblable à l’abeille qui tire indifféremment ses matériaux de la rose et de la suie des cheminées — possède l’art d’assujettir tous les sentiments et de les régler à son diapason ».
Nous n’en sommes encore qu’à la période de béatitude, à la lune de miel du poison ; Quincey s’en tient aux doses relativement modérées, l’accoutumance n’est pas encore venue.
Au début, il prend de l’opium toutes les trois