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Il te restait, Aelia, s’il m’en souvient, quatre dents. Un premier accès de toux t’en fit cracher deux ; un second, les deux autres. Désormais, tu peux impunément tousser du matin au soir ; un troisième accès n’a rien à faire.|90}}


Qui ne se souvient du passage d’Horace, où le favori d’Auguste nous montre les sorcières Canidie et Sagana, courant à travers la ville, et perdant l’une son râtelier, l’autre ses cheveux postiches ?

C’est la prothèse grecque qui se retrouve dans les écrivains arabes.

Abulcasis, dans son traité de chirurgie, daté du Xe siècle, n’expose pas des théories qui lui sont spéciales, il les a puisées dans des manuscrits conservés aux bibliothèques de Séville, de Grenade, de Tolède et de Cordoue.


Si, écrit-il, les dents antérieures sont branlantes, si elles ont été heurtées dans un coup ou dans une chute, si le malade ne peut plus mâcher, et que l’on l’ait inutilement traité par les médicaments astringents, il ne reste plus d’autre ressource que de les consolider par des fils d’or ou d’argent. L’or est préférable. En effet, l’argent s’altère et verdit au bout de quelques jours, tandis que l’or ne se laisse pas attaquer et se conserve toujours dans le même état. Le fil sera d’un calibre moyen et proportionné à la largeur de l’intervalle qui sépare les dents… Si le fil se relâche ou se rompt, il faut lier avec un fil nouveau, qui devra être conservé à perpétuité.