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décemvirs, nous apporte le plus ancien document connu sur la prothèse dentaire.

La table X (art. XV) défend d’enfouir de l’or avec un cadavre ; mais, si les dents du mort sont attachées avec de l’or, on pourra l’ensevelir ou le brûler sans le lui ôter. Le texte est suffisamment explicite : il s’agit bien de dents artificielles.

Celse se contente d’indiquer l’usage du fil d’or ou de soie, quand les dents, à la suite d’un coup ou d’une chute, sont devenues mobiles.

Pour l’obturation des dents, Pline conseillait un procédé dont notre délicatesse ne s’accommoderait guère : il consistait à remplir les cavités avec de la cendre de crottes de rat, ou du foie sec de lézard.

Martial qui vivait, comme Pline, sous le règne de Domitien, parle d’un certain Cascellius, qui avait recours à une matière obturatrice moins répugnante et plus durable, il se servait de l’or :


Dentem auro incluso reficit.


Cascellius, le dentiste le plus célèbre de son époque, avait son cabinet sur le mont Aventin.

Le même Martial, avec son indulgence coutumière, accable de ses épigrammes la vieille Aelia, crachant ses dernières dents dans un accès de toux, mais ses maigres ressources ne lui permettaient pas de les faire remplacer :


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