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d’une ou de plusieurs dents vicie la prononciation ; les maladies de l’estomac sont souvent la conséquence d’une mastication incomplète ; les dents ajoutent à la beauté du visage et entretiennent sa jeunesse, par le soutien qu’elles prêtent aux joues et aux lèvres. Enfin l’absence de dents étant une fréquente cause de railleries, ceux qui en étaient affligés ont réclamé de bonne heure aux hommes de l’art qu’ils les débarrassent de cette pénible infirmité.

Ce qui n’est pas sans causer quelque étonnement, c’est que des médecins, dont la pratique fut considérable, comme Galien, ne mentionnent même pas la prothèse dentaire, alors qu’un littérateur, comme Lucien, nous indique qu’en Grèce, cette opération avait cours en son temps.


Peu après, écrit-il, je devins l’amant d’une femme âgée et je vécus assez grassement à ses dépens, en feignant d’être amoureux de cette beauté septuagénaire, à laquelle il ne restait plus que quatre dents attachées avec un fil d’or. La pauvreté me forçait à subir ce rude travail et me faisait trouver délicieux ces baisers froids, cueillis sur le bord d’un cercueil.


Mais on peut remonter bien plus haut qu’à Lucien : la loi des Douze Tables, que l’on croit avoir été rédigée en l’an 451 avant J.-C. par les