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étaient-ils végétariens ou carnivores, mélangeaient-ils ces deux modes d’alimentation ?

À l’appui de la première hypothèse, on a fait observer que « les grands singes sont exclusivement frugivores, et que les végétaux, les graines en particulier, usent plus les dents par le broiement qu’une alimentation carnée ». Mais ce qui plaide, d’autre part, en faveur d’une alimentation carnée, c’est qu’on a retrouvé, à côté de squelettes d’hommes primitifs, des quantités considérables d’os décarnisés d’animaux (rennes, chevaux, bœufs), portant de fortes entailles et des traces de raclures, dues au silex dont se servaient ces primitifs[1].

Des fresques murales datant de l’âge du renne montrent, à l’évidence, que nos lointains aïeux étaient de grands chasseurs, et que la chair de cet animal entrait, pour une part notable, dans la nourriture de nos ancêtres.

On a retrouvé des débris d’arêtes de poissons dans le tartre de certaines dents de cette époque : n’est-ce pas la preuve que les primitifs devaient être aussi pêcheurs ?

Cette alimentation mixte suffit-elle à expliquer l’abrasion presque constante des dents aux époques

  1. H. Martin. Recherches sur l’évolution du moustérien, dans le gisement de la Quina (Charente). Paris, 1907-1910.