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Lécluse, qui avait connu des succès, comme acteur, sur la scène de l’Opéra-Comique, et dans un théâtre qu’il avait fait construire au coin des rues de Bondy et de Lancry, fut nommé, à la suite d’avatars qu’il serait trop long de conter, dentiste du roi de Pologne. Il disait, en plaisantant, qu’il avait été nommé à cette place le jour où Sa Majesté avait perdu sa dernière dent. Lécluse avait eu la faveur de Voltaire, qu’il chargea de donner des leçons de déclamation à Mademoiselle Corneille, la descendante de l’illustre poète.

Jourdain, élève de Lécluse, gagna les bonnes grâces de Fréron et fut un des collaborateurs de l’Année littéraire, avant de faire son apprentissage chez Lécluse. Il ne semble pas avoir brillé dans l’exercice de sa nouvelle profession, mais ce fut un honorable praticien, qui méritait de ne pas être oublié dans cette nomenclature où nous n’aurions eu garde de ne pas comprendre Bourdet, qui supporte d’être mis à côté de Fauchard, qu’il se défendait de copier, mais pour lequel il ne cachait pas son estime et son admiration.

On a coutume d’attribuer à Fauchard la priorité de l’invention des dentiers en porcelaine. Tel n’est pas l’avis d’un historiographe de la chirurgie dentaire, qui en restitue le mérite à un apothicaire de Saint-Germain, nommé Duchâteau,