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Il s’élève contre l’abus des légumes et du sucre : « Il y a, dit-il, dans le sucre, un acide, pénétrant et corrosif, qui attaque les dents. » Il dévoile le truc de ces charlatans, qui se font fort d’enlever les dents à la pointe de leur sabre : « Ces prétendus opérateurs tiennent dans leur main une dent toute prête, enveloppée dans une membrane très fine, contenant du sang de poulet. Ils introduisent la main dans la bouche du prétendu malade et y laissent la dent qu’ils tenaient cachée, après quoi ils n’ont qu’à faire semblant de toucher la dent avec une poudre ou une paille, ou la pointe de leur épée, puis font sonner la clochette, et le patient crache, aux yeux des badauds ébahis, une dent et du sang à pleine bouche. » Les petits-maîtres hollandais ont rendu souvent cette scène avec un réalisme des plus plaisants.

La réimplantation et la transplantation étaient de pratique courante au temps de Fauchard. Son mode opératoire est, à peu de chose près, celui en usage de nos jours, antisepsie à part. Le redressement, le plombage, la prothèse lui sont familiers. Il connaissait la dent à pivot, qu’il nomme dent à tenon, et c’est lui qui imagina de faire tenir en place des appareils au moyen de ressorts. Il fit le premier l’essai des dents émaillées. Il possédait, en outre, de réelles connaissances en mécanique.

Par contre, il témoigne d’une crédulité, qu’on