Page:Cabanès - Dents et dentistes à travers l’histoire, 1928.djvu/67

Cette page n’a pas encore été corrigée

d’ostéologie, puissent acquérir une capacité suffisante pour traiter ces parties de la chirurgie avec succès, lorsque, après bien des veilles d’un travail assidu, souvent l’expérience des plus grands maîtres suffit à peine pour ces opérations ?|90}}


Le dentiste le plus en renom de l’avant-dernier siècle s’appelait Pierre Fauchard (1690-1761), dont l’œuvre capitale, Le Chirurgien Dentiste ou Traité des Dents, n’eut pas moins de trois éditions. On a pu dire de Fauchard qu’il fut, pour l’art dentaire en France, ce que fut Ambroise Paré pour la chirurgie.

Fauchard constate que ce n’est que vers 1700 que la Faculté a obligé les dentistes à subir un examen, et il espère que cette réglementation aura pour avantage de supprimer tous les charlatans qui encombrent la profession et lui portent un préjudice moral si considérable. À côté de beaucoup de préceptes raisonnables, nous aurons à relever dans son œuvre bien des recettes que l’on retrouve dans les pratiques des commères, et qui sont, de nos jours encore, jalousement conservées dans nos campagnes.

Fauchard donne des conseils fort judicieux sur la conduite à observer pour conserver les dents saines ; il reste, à ce propos, cet aphorisme de la sagesse populaire :


Que le morceau qui longuement se masche,
Est demy cuit et l’estomac ne fasche.