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des dents, ou d’enrayer les progrès de la carie, on se servait du corail en bâton, maintenu quelque temps sur l’organe malade ; il y avait aussi l’eau admirable dite de Madame de la Vrillière, qui se vendait « chez M. Regnault, maître apothicaire à Paris, rue de la Harpe ». Ceux qui n’avaient pas les moyens de se procurer ces remèdes trop coûteux pour leurs maigres ressources, se contentaient d’acheter une petite barre aimantée, dont le prix était de cinquante sous ; trois livres avec l’étui. Il suffisait de « tourner le malade au nord, de poser la pointe de l’aimant sur la dent douloureuse, et de l’y laisser quatre minutes. Si la douleur continue, il faut toucher les dents voisines. Cet aimant ne guérit point quand il y a fluxion. La proximité du fer, de l’acier et d’un autre aimant, ainsi que la rouille, l’empêche aussi d’opérer[1] ».

Plus tard on préconisa l’Esprit de la Mecque, inventé par un sieur Ricci, quai de la Ferraille. Ce spécifique n’avait pas son égal pour « rétablir les affections scorbutiques des gencives, détruire les petits chancres et ulcères de la bouche, et guérir radicalement les douleurs de dents, telles qu’elles puissent être, sans qu’elles fassent jamais plus de

  1. Alfred Franklin. Affiches, Annonces et Avis divers, n° du 1er avril 1772. (Dict. histor. des arts, métiers et professions, etc.)