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se moquait pas ainsi de lui. Le Grand Thomas se présentant à une fenêtre, crut pacifier ces affamés par l’aspect de son auguste visage, et cette éloquence publique dont il a depuis si longtemps l’usage. Ventre à jeun n’a pas d’oreilles. Les convives se mutinèrent à tel point que le Grand Thomas fut contraint, dans cette extrémité, de tirer dehors le seul plat que lui avoit laissé l’inspecteur de police ; il sortit avec un gourdin dont il régala les plus pressés. »

Et le joyeux Piron, de qui l’on tient ce récit, le termine par cette piquante réflexion :

« Amphitryon passa sa journée à voir casser ses vitres et à faire des sorties de temps en temps, au grand plaisir de ceux qui étoient loin des miettes de la table. Grébar et moi, présents à ce festin, en avons tant ri, que les reins nous en ont fait presque aussi mal qu’aux convives. »

Conter tous les avatars de Gros Thomas, un volume n’y suffirait point. Rappelons seulement un épisode de cette existence aventureuse, qu’une curieuse estampe a consacré et qu’accompagne un texte qui perdrait à être modifié :


{{taille|Le superbe cheval qui avoit l’honneur de porter l’incomparable Thomas, y est-il dit, étoit orné d’une prodigieuse quantité de dents enfilées les unes après les autres. Un valet avoit soin de