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d’un panache éclatant, figurait avec la tête royale d’Henry IV ; sa voix masle se faisait entendre aux deux extrémités du pont, aux deux bords de la Seine ».

Sa dextérité était, semble-t-il, des plus contestables : « Le Gros Thomas opérait sans effort lorsque la dent tenait peu ; mais lorsqu’elle se montrait opiniâtre, il faisait, dit-on, agenouiller son homme et jusqu’à trois fois, le soulevait de terre avec la vigueur d’un taureau. Voilà, pour la mâchoire inférieure. On ne dit pas comment il s’y prenait, en pareil cas, pour la mâchoire supérieure : peut-être employait-il un cabestan. »

Comment s’était-il initié à la pratique ? Il avait, dit-on, été dans son jeune temps, garçon chirurgien à l’Hôtel-Dieu et il avait continué à fréquenter cet hôpital. On lui livrait quelques malades, auxquels il arrachait, sans le moindre contrôle, canines et molaires plus ou moins malsaines, « le tout gratis et par charité ».

Il aimait à faire faste de sa générosité. Lors de la naissance du Grand Dauphin, on put lire, sur les murs de la capitale, l’avis suivant, qui fit courir tout Paris :


{{taille|Le Grand Thomas, reçu à Saint-Côme et fameux opérateur pour la partie qui concerne les dents, donne avis au public