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luy avait rien promis qu’à condition qu’il souffriroit sans se plaindre qu’on luy ostat deux dents, et qu’il n’avoit pas osé les luy arracher, de peur que par ses écrits il ne le déchalandast pour jamais ».

Là-dessus, grande querelle entre les deux quidams.

« Le poète, faute d’autres armes, a recours aux injures et, pour tâcher d’attirer quelqu’un en sa faveur, se plaint que l’autre luy a arraché une gencive et appelle le charlatan bourreau. Celuy-ci s’en moque et dit en riant qu’il a de bons témoins, qui luy ont entendu dire à luy-mesme qu’il ne luy avait fait aucun mal[1]. »

Cette explication mit-elle un terme à l’incident, notre annaliste n’en dit mot.

Nous sommes mieux renseignés, sur un autre charlatan, « le plus illustre des opérateurs en plein vent », et qui conquit la notoriété sous le nom de Gros Thomas, ou Grand Thomas.

Le Grand Thomas était, si nous nous en rapportons à un chroniqueur dont les informations méritent généralement créance, « reconnaissable de loin par sa taille gigantesque et l’ampleur de ses habits. Monté sur un char d’acier, sa tête, élevée et coiffée

  1. V. dans le Recueil de pièces en prose les plus agréables de ce temps, l’Histoire du poète Sibus, t. II.