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On se les représente aisément, « chamarrés d’or, l’épée au côté, assistés d’un pitre, qui leur donnait la réplique ». Tous les moyens leur étaient bons pour attirer le public au pied de leurs tréteaux : les lazzis, les parades, les farces, les chansons. Quand les badauds étaient assemblés, commençait la distribution des prospectus, qu’ils avaient tenus jusque-là en réserve. Ils se flattaient de guérir « les soldats par courtoisie, les pauvres pour l’honneur de Dieu, et les riches marchands pour de l’argent ».

L’auteur de l’Histoire de Francion, un jour qu’il était de passage à Paris, fut le témoin de leurs pantalonnades, et il nous en fait un récit des plus animés, dont le pittoresque n’est pas exclu.

Tandis que notre voyageur se promenait sur le Pont-Neuf, il voit arriver, du côté du couvent des Grands-Augustins, situé sur le quai qui porte actuellement ce nom, un beau cavalier, qui avait « une casaque fourrée, un manteau de taffetas par-dessus, une épée pendue au côté droit, et un cordon de chapeau fait avec des dents enfilées ensemble ».

Le charlatan s’arrête au bout du pont, et s’adressant à son cheval, faute d’auditeurs pour prêter l’oreille à son boniment :


{{taille|Viens ça, dis, mon cheval, pourquoi est-ce que nous venons en cette place ? Si tu savois parler, tu me répondrois que