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qui en font un exercice journalier, et qui n’ont point d’autre métier pour gagner leur vie.|90}}


Mais la raison principale pour laquelle Dionis détourne les chirurgiens de la pratique de l’art dentaire, est exposée en ces termes :


Si je conseille au chirurgien, poursuit le savant praticien, d’abandonner cette opération, ce n’est pas seulement pour le préjudice que sa main en pourroit recevoir, c’est aussi qu’elle me paroit un peu tenir du charlatan et du bateleur. En effet, la plupart de ces arracheurs abusent de leur talent pour tromper le public, faisant croire qu’ils n’ont besoin que de leurs doigts ou d’un bout d’épée pour emporter les dents les plus enracinées. Mais un chirurgien ne doit point connoître ces tours de souplesse, et comme c’est la probité qui doit être la règle de toutes les actions, il faut qu’il se distingue de ceux qui veulent en imposer aux autres.


Ces « arracheurs » avaient adopté le Pont-Neuf pour centre de leurs exploits.


Pont-Neuf, ordinaire théâtre
Des vendeurs d’onguents et d’emplastre,
Séjour des arracheurs de dents,
D’opérateurs et de chymiques,
Et de médecins spagyriques[1],


proclame un poète contemporain, à qui la rime est familière.
  1. Berthod. La Ville de Paris en vers burlesques.