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le secret original. Il dispense aussi tous les remèdes achetés et publiés par ordre du Roy.|90}}


Blégny était l’inventeur de l’eau anodine, qui est douée de tant de vertus qu’on n’a crainte que d’en oublier ; elle guérit, promptement et sûrement, les maux de dents et toute espèce de coliques, les véroliques et les rhumatisants, la goutte et la sciatique, et jusqu’aux douleurs causées par le mercure.

Notre apothicaire se vante encore de fabriquer une essence végétale, qui fait disparaître à jamais la douleur et la carie des dents. « Rien n’est plus commun, écrit-il, de voir des gens guéris sur-le-champ et pour jamais de la carie des dents, par l’application de l’essence végétale. »

Encore Blégny appartenait-il à une corporation dont les membres faisaient la plupart du temps bon ménage avec les médecins ; mais il y avait les opérateurs, dont les chirurgiens entendaient se désolidariser, les gens de bonne compagnie ne frayant pas avec la canaille. Un des leurs, l’illustre Dionis, les met en garde contre cette dangereuse promiscuité :


{{taille|… Les chirurgiens, conseille-t-il à ses collègues, qui sont dans la pratique de beaucoup saigner, et qui veulent toujours avoir la main ferme et légère, ne doivent jamais arracher de dents, de crainte que les efforts qu’il faut faire ne leur rendent la main tremblante ; on laissera donc cet emploi aux opérateurs,