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voulaient faire tirer, sans prendre aucun argent de sa peine ; usant, à cette fin, d’un grand et merveilleux artifice de les tirer et arracher sans aucune douleur ny même sans user d’aucun instrument ou pelican que ses deux doigts, à savoir le pouce et l’index. Mais pour descouvrir la tromperie et la trouver en son giste avant que d’arracher la dent que le patient voulait faire oster, il la touchait de ses deux doigts, au bout de l’un desquels il mettait subtilement un peu de poudre narcotique ou stupéfactoire, pour endormir et engourdir la partie, afin de la rendre stupide et sans aucun sentiment. Et à l’autre, il mettait une poudre merveilleusement caustique, laquelle était d’opération si soudaine qu’en un moment elle faisait escarre et ouverture en la gencive, deschaussant et déracinant tellement la dent qu’aussi tost qu’il la touchait de ses deux doigts seulement il l’arrachait et quelquefois tombait sans y toucher.|90}}


Malheureusement, cette pratique était loin d’être inoffensive :


La plupart de ceux auxquelles[sic] elles (les dents) furent tirées par le susdit charlatan tombèrent peu à peu en grandes fluxions et catherres… À quelques-uns les dents en tombèrent toutes, de façon qu’ayant pris résolution de n’en faire tirer qu’une ou deux, sont estonnez qu’elles leur cheurent presque toutes, chose misérable et déplorable.


Sommes-nous bien venus à railler, nous qui savons combien sont fréquents encore les accidents qui succèdent aux injections de cocaïne ou de ses succédanés, et dont ne sont pas à l’abri les praticiens