Page:Cabanès - Dents et dentistes à travers l’histoire, 1928.djvu/266

Cette page n’a pas encore été corrigée

— De grâce, s’écria à son tour la cadette, daignez nous épargner…

— Vous épargner ! C’est précisément pour cela que je vous mande… Oui, mes enfants, je veux vous épargner la tentation, le péché qui lui succède et la damnation qu’ils entraînent.

— Daignerez-vous, enfin, Monsieur, reprit l’aînée, nous dire précisément ce que vous désirez de nous ?

— Peu de chose, et cependant j’espère que cela suffira pour couper le mal dans sa racine.

— Couper ! s’écria alors l’opérateur avec un accent étrange, non, Monsieur le Duc ; non, je ne coupe jamais, j’arrache.

— Est-ce donc une décision ? dit Mlle de Mazarin première.

— Du tout, ma fille ; vous, d’abord ; ensuite votre sœur ; allez vous asseoir dans ce fauteuil, et Monsieur vous arrachera la racine du mal, en vous tirant à chacune deux dents.

— Nous tirer deux dents ! répétèrent, avec un grand cri, les pauvres filles.

— Oui, les dents du devant, continua froidement le duc.

— Et pourquoi faire ? bon Dieu ! demandèrent vivement Mlles de Mazarin.