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d’un mal de dents ; si tu veux me donner l’exemple, je te promets de me résigner.

— Parole d’honneur ?

— Parole d’honneur !

Et voilà mon individu dans le fauteuil. L’opération terminée, il somme la princesse de tenir sa parole ; elle se décide après quelques difficultés. Le pseudo-prince, enchanté, ouvre un secrétaire, prend un rouleau d’or, le brise et donne sans compter.

Le soir du même jour, le père Borglet se trouvait dans une société nombreuse, où l’on vint à parler des grandes dames qui avaient des amants ; les sœurs de Napoléon furent plus d’une fois mises sur le tapis. On cita surtout la princesse Borghèse comme une de celles qui se gênaient le moins.

— J’espère bien, s’écrie le crédule dentiste, que vous excepterez celle-là ; j’ai vu, ce matin même, ce ménage dans son intérieur, et l’on ne peut se faire une idée de la tendresse dont les deux époux sont animés. Que de petits soins ! Que d’attentions délicates ! Voyez un peu comme on rend justice !

Plus le père Borglet s’épuisait en éloges, plus il voyait son auditoire sourire. Pour le convaincre, il raconte la scène du matin, la complaisance de ce mari qui se fait arracher une bonne dent pour remonter le moral de sa femme et lui donner l’exemple du courage.