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avait divorcé d’avec le premier), à se faire arracher une dent chaque fois qu’elle était dans la nécessité de subir cette opération. Et l’époux s’y résignait, sans murmurer. On se demande ce qu’il y a de plus étrange, dans la conduite de ce singulier couple, de la proposition de la femme ou de la résignation du mari.


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On a beaucoup parlé, à l’occasion de la commémoration séculaire du romantisme, d’une actrice qui eut, en son temps, son heure de vogue : il s’agit de Marie Dorval, l’amie de Dumas, de Vigny et de combien d’autres ; un Frédéric Lemaître féminin, comme l’appelle M. Victor Du Bled, qui trace d’elle un joli portrait et rapporte comment elle accueillit une gentillesse, d’ailleurs singulière, du critique Gustave Planche.

Celui-ci s’était pris d’un grand amour pour Dorval et crut le lui prouver en cassant deux dents à un quidam qui se permettait de médire du talent et des charmes de l’idole ; là-dessus, il envoie les deux dents à Marie Dorval. Mais ses affaires n’en furent guère avancées, et, dans son billet de remerciement, Dorval se contenta de lui répondre : « J’ai reçu les deux dents de cet impertinent, merci ! Mais il doit en avoir d’autres, envoyez-m’en encore. J’ai des motifs pour désirer un râtelier complet. »