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leur heure de grand succès, il faut citer l’achat de vieux dentiers.

En temps normal, cette profession n’était pas exercée de façon régulière ; elle acquit son plein développement au cours des années 1917 et 1918. Pourquoi ? Pour le platine que contenaient les dentiers.

Le platine, métal très précieux et assez rare, avait son utilisation dans l’aviation. Comme il devenait assez difficile d’en recevoir de Russie, il importait d’en trouver ailleurs.

Une dame, qui s’est livrée longtemps à l’achat de vieux dentiers, a fourni les renseignements suivants :


Quelques personnes désireuses de récolter du platine lancèrent, dans certaines grandes villes de France, des dames qui avaient pour mission d’acheter le métal. Ces dames, dont les connaissances dans l’art dentaire étaient équivalentes à zéro, annonçaient leur arrivée dans une ville par une publicité adroite. Des avis parurent dans les journaux et des affiches placardées aux bons endroits annonçaient que : « Mme X., descendue à l’hôtel… achète les vieux dentiers, même brisés, et paie 5 francs la dent ivoire. »


L’offre était alléchante. Bon nombre de propriétaires de vieux dentiers se présentaient et voulaient se débarrasser de leurs vieilles dents qui, d’après eux, étaient en ivoire.

Alors commençait le boniment de l’acheteuse.