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danger la nuit suivante, et se croyait déjà certain d’y réussir. Plein de joie de se voir si près de son but, espérant d’ailleurs mieux endormir ainsi la défiance des ennemis, il se répandit en propos plaisants et fit le généreux avec les soldats, en leur donnant, pour rien ou presque rien, de l’eau-de-vie et d’autres boissons très chères aux Allemands ; mais, à son grand malheur, il éveilla l’attention de l’officier qui commandait le poste.

— Qui es-tu donc pour venir ainsi égayer et régaler nos soldats, lui demanda cet officier ; ne serais-tu pas un espion ?

— Moi, un espion ! ah ! vous pouvez vous informer ; je ne crains rien ; je suis connu dans le pays. Demandez à tels et tels dans le bourg voisin ; à tels et tels dans cet autre village : vous saurez alors qui je suis et si je suis homme à faire l’espion.

— Tu as l’air bien fier, bien sûr de ton fait, mais cela ne m’empêchera pas de te faire fouiller.

Aussitôt, les soldats procèdent à cette opération, et, entre autres choses, ils saisissent la fatale clef qui renfermait le billet, et la remettent à l’officier. Comme, d’ailleurs, ils ne trouvèrent rien de suspect, celui-ci, près de la rendre, y reporta les yeux : — Elle est bien neuve, dit-il à l’émissaire. — Lorsqu’on a perdu sa clef, reprend celui-ci, il faut bien en faire refaire une neuve. — On te l’a refaite bien faible ;