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places avec toutes leurs troupes, d’en opérer la jonction et de rentrer en France.

L’émissaire envoyé à Magdebourg était allemand ; il avait longtemps habité Magdebourg, et connaissait beaucoup de monde dans les environs ; il avait caché, dans le creux d’une dent gâtée, le billet dont il était porteur ; mais, arrivé dans un bourg voisin de la place, la douleur causée par une horrible fluxion dont il fut attaqué, et qui devait peut-être sa naissance au corps étranger renfermé dans sa dent, le força à le retirer.

En proie au plus violent chagrin, il ne put le cacher à un serrurier, son ami intime, chez lequel il était logé, et il finit par lui en confier la cause, sous le sceau du plus grand secret. Le serrurier ne se borna pas à lui garder le secret ; il voulut encore mieux le servir, et il fit exprès pour lui une clef autour de laquelle il roula son billet qu’il recouvrit ensuite d’une mince feuille d’acier.

Muni de ce nouveau moyen de succès, notre émissaire acheta de l’eau-de-vie, quelques autres liqueurs, et il s’en alla les vendre au camp devant Magdebourg ; il y retourna plusieurs jours de suite, et chaque jour il s’approcha davantage de la place ; il était enfin parvenu au dernier avant-poste du corps de blocus ; il voyait bien la position des avant-postes français ; il étudiait les moyens de les joindre sans