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Le malade raconta, alors, toute une histoire pathologique, où les fosses nasales et le sinus maxillaire tenaient une large place. Il prétendait avoir eu le même accident plusieurs années auparavant, à la suite d’une opération qu’il aurait subie au niveau des fosses nasales. L’examen minutieux du malade (rhinoscopies antérieure et postérieure, éclairage du sinus maxillaire) ne fit découvrir rien d’anormal.

Après quelques jours d’observation, on évacuait le malade sur l’hôpital, d’où il sortait vingt jours après complètement débarrassé de son affection, mais sans que le médecin traitant ait pu faire un diagnostic précis.

Un mois après, un deuxième canonnier — en prison, lui aussi — venait à la consultation du major, pour une affection en tous points semblable à la précédente. Cette fois, l’idée de simulation, à laquelle le praticien avait vaguement songé, prenait de la consistance. On finit par faire avouer au canonnier qu’il avait créé de toutes pièces sa maladie, de la façon suivante : il introduisait d’un coup sec une longue aiguille dans le sillon gingivo-jugal supérieur, au niveau des premières molaires, de façon à pénétrer à travers la muqueuse, dans le tissu cellulaire sous-cutané, entre la peau et la face externe du maxillaire supérieur. Il recommençait ainsi plusieurs fois