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On voit parfois des jeunes gens se faire arracher ou limer au niveau de la couronne un certain nombre de dents et spécialement les incisives. Si, chez un individu robuste, doué d’une bonne constitution, on trouvait toutes les autres dents saines et les incisives d’une mâchoire seules absentes, on serait, il me semble, plus qu’autorisé à penser à une mutilation.|90}}

Pour imiter la carie, certains individus ont eu recours, paraît-il, au procédé suivant : après avoir limé une petite portion de chacune des dents incisives, ils touchaient de temps à autre l’extrémité limée avec un pinceau imbibé d’une solution d’acétate de plomb. Ce sel se transformait peu à peu en sulfure de plomb, qui adhérait très solidement aux dents et leur donnait assez l’aspect de la carie. Pour découvrir la fraude, il suffit de gratter la surface noircie ; on en détache ainsi la matière colorante, dont l’analyse chimique indique la nature. En outre, un œil exercé saura toujours distinguer la section plus ou moins nette de la dent produite par la lime, de l’usure inégale, et comme frangée, qui appartient à la carie.


Dans le courant de l’année 1907, un canonnier se présentait à la visite du 19e d’artillerie, avec une fluxion dentaire. Cet homme purgeait, depuis huit jours, une peine disciplinaire de trente jours de prison.

Cette fluxion dentaire siégeait à gauche. Elle était d’aspect banal. Il n’existait, au niveau de la joue ou dans son voisinage, aucune plaie, aucune trace d’une inflammation quelconque ; l’état de la denture était médiocre.

Examinant le malade, le médecin-major Revel fut tout surpris de trouver, à la palpation, au niveau de la région tuméfiée, de la crépitation emphysémateuse.