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Lèvres épaisses, sourire narquois, bonhomie — ne vous y fiez pas ! — répandue sur tout le visage : vous reconnaissez le Gascon, le Béarnais, nostre Henric, comme le désignaient ses sujets ; ce fils de Jeanne d’Albret, cet ancien huguenot qui disait, avec plus d’esprit que de conscience : « Paris vaut bien une messe. »

Henri IV eut, de bonne heure, les dents gâtées. Un registre de ses comptes, au temps où il n’était encore que roi de Navarre, nous dévoile que, dès 1576, sa dépense était de vingt sous par mois, grosse somme pour une cour si besoigneuse. Le même registre contient, à l’année 1581, cette mention : « Or pour plomber les dents du Roy, 15 livres, 15 sols[1]. »

Chez Louis XIII, on ne trouve plus la mâle physionomie de son père. « Les lèvres sont grosses et l’inférieure, pendante, indique une faiblesse de caractère… »

Son médecin, Héroard, signale souvent, dans son Journal, chez son royal client, de la carie dentaire et des nuits d’insomnie dues à cette cause. Il est certain que la mastication fut, chez lui, de bonne

  1. Inventaire des Archives des Basses-Pyrénées, t. I, pp. 4, 7, 10 ; Journal d’Héroard, t. I, 142 et passim ; Alf. Franklin, La vie privée d’autrefois : Variétés chirurgicales.