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les coins de la bouche se relèvent. Lorsqu’elle a de l’aversion, la bouche se pousse en avant et s’élève par le milieu. »

Combien de grands artistes ont étudié la bouche, qui portent les noms illustres d’Appelle, Michel-Ange, Raphaël, Le Titien, Léonard de Vinci !…

On a remarqué que les chanteurs célèbres ont la conformation buccale d’une régularité parfaite, et on a cité à cet égard quelques exemples qui paraissent, en effet, assez caractéristiques.


Nourrit était beau comme Antinoüs et avait la bouche d’Apollon du Belvédère.

Levasseur, dans le rôle de Bertram, de Robert le Diable, avait la beauté fantastique de l’archange déchu.

Mademoiselle Falcon, dans le rôle d’Alice, avait la bouche de Vénus et le plus beau sourire qu’on ait pu admirer au théâtre.

La Malibran avait une bouche qui rappelait les types de la Minerve des Grecs.

La Frezzolini n’a-t-elle pas un profil grec, tel qu’on en voit sur les médailles de cette époque ? Garcia n’avait-elle pas la bouche de Minerve, dans ses admirables intonations[1] ?

Et Madame Alboni, et Talma : Ceux qui ont vu notre immortel Talma, s’accordent tous à dire que cet inimitable tragédien avait la bouche grande, les lèvres épaisses, très régulières, en un mot le profil des héros et des Césars qu’il faisait revivre et parler sur scène.


  1. Dorigny, loc. cit.