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négligent pas, bien au contraire, cette toilette dentaire, qui a l’avantage de ne pas provoquer l’usure imputée à nos poudres et à nos brosses employées avec excès.|90}}

Outre ces soins mécaniques, M. Charézieux fait jouer un rôle important au genre d’alimentation, à la qualité de l’eau de boisson dans le bon état de la dentition des nègres du Soudan.

L’alimentation des indigènes est presque exclusivement végétale. Le riz, le mil sont la base de leur nourriture ; la viande n’est consommée qu’exceptionnellement ; aussi, les fermentations buccales sont-elles réduites à leur minimum, la putréfaction des résidus alimentaires d’origine animale est nulle et insignifiante. Ce sont là des conditions favorables à la préservation de l’individu qu’il importait de signaler.


En ce qui concerne la qualité de l’eau de boisson, dès 1867 ou 1868, Maurel, alors médecin de la marine, plus tard professeur à la Faculté de Toulouse, avait remarqué que les indigènes de la Guyane française présentaient des caries dentaires multiples, coexistant avec un retard du développement général du système osseux, en même temps que Chalmé, pharmacien en chef de la marine, dans ses analyses chimiques, notait que la teneur de l’eau en sels calcaires était très faible, très au-dessous du taux normal. M. Charézieux n’a pas fait d’analyse de l’eau consommée dans la région de Tombouctou, mais il a constaté que l’eau des puits était fortement chargée de sels de magnésie, au point qu’elle était désagréable au goût pour les Européens.