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bouche est le peuple japonais. Le Dr Matignon[1], qui a longtemps habité le pays, nous apporte à cet égard toutes les précisions que nous pouvons souhaiter :


En se levant, le Japonais se lave la bouche et les dents. Beaucoup se nettoient la langue, en la râclant avec une petite lame de corne souple. Dans les stations de chemins de fer, le matin, on trouve des réservoirs d’eau chaude, où vont puiser, pour se laver la bouche, les voyageurs des trains de nuit.

Sur le transmandchourien, aux gares importantes, on avait organisé des réservoirs identiques. Un matin, j’étais en gare de Liao-Yang, au moment où arrivait le train venant de Dalny, qui apportait des troupes. Dès que le train eut stoppé, les hommes coururent aux réservoirs d’eau chaude, et, tirant de leur poche leur brosse à dents, commencèrent leur toilette.

Chaque soldat japonais avait dans son sac sa brosse à dents et sa poudre dentifrice. Poudre et brosse figuraient, d’ailleurs, parmi les objets les plus fréquemment envoyés à l’armée par les sociétés patriotiques.

Le Japonais a grand soin de sa mâchoire. Un fait m’avait déjà frappé au cours de mes voyages antérieurs au Japon : le nombre considérable de gens du peuple qui avaient les dents aurifiées. Chez nous, la classe aisée seule — et encore — fréquente chez le dentiste et se nettoie les dents.


Ceux qui ont pénétré dans l’intimité de la vie coréenne, ont pu constater, chez ce peuple, la subsistance d’une coutume que nous avons signalée dans ces régions restées arriérées : la recette populaire, en Corée, pour se conserver les dents blanches et vierges

  1. V. La Presse médicale, n° 63 (7 août 1907).