Page:Cabanès - Dents et dentistes à travers l’histoire, 1928.djvu/191

Cette page n’a pas encore été corrigée

pour l’achat de laquelle ils dépensent toutes leurs économies, qu’ils gagnent peu ou beaucoup.

La noix de kola dépose sur les dents une matière colorante rouge brique très tenace et qu’on fait disparaître par une friction vigoureuse ; les dents prennent alors une blancheur éclatante. Pour cette opération, les noirs emploient une sorte de brosse à dents naturelle à laquelle ils ont donné le nom de sotiou.

Ce sotiou n’est autre chose qu’« un petit tronçon de branche ou de racine, fourni par certains arbres ou arbustes du pays… On enlève l’écorce sur une partie de la longueur du tronçon et on mâchonne l’extrémité ainsi bien nettoyée, de façon à avoir une sorte de pinceau à fils très courts, mais très raides, avec lesquels on se frotte vigoureusement les dents, de droite à gauche et de haut en bas ».

Les plantes qui fournissent le sotiou sont riches en silice, ce qui en fait de véritables limes naturelles. C’est la famille des légumineuses qui fournit le plus grand nombre de plantes à sotious.

Le sotiou ne serait pas seulement une brosse à dents, mais aussi un masticatoire, un dentifrice. Les Malgaches lui préfèrent une poudre dentifrice obtenue avec… le riz. Ils calcinent le riz et réduisent le produit de cette calcination en poudre très fine, à