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Chaque Annamite, nous apprend M. Camille Guillot, a une boîte en métal, qui contient généralement les substances qu’il chique constamment. Voici comment il procède le plus souvent : il prend un morceau de noix d’Arec, l’enveloppe d’une feuille de bétel, préalablement enduite d’une couche de chaux, et il mâche cette préparation jusqu’à ce qu’elle n’ait plus la saveur astringente et brûlante qu’il recherche.|90}}

Les hauts dignitaires annamites sont constamment accompagnés d’un boy qui porte une boîte divisée par petites doses, pour faciliter la préparation du mélange au moment du besoin.


Il paraît que les personnes qui ne sont pas habituées à cette mixture, éprouvent, au début, certains désagréments, tels que des vertiges, et elles ont de la peine à s’y habituer. De plus, celles qui en font un usage régulier ont la bouche et l’arrière-gorge irritées, le sens du goût atrophié ; les dents vacillent dans leurs alvéoles. Et, néanmoins, dès que celui qui s’est créé ce besoin supprime brusquement ce masticatoire, il devient maussade et coléreux, ne peut plus supporter aucune fatigue, éprouve un affaiblissement général de l’organisme, une sensation de vide, des nausées fréquentes, etc. Aussi se passerait-il de boire et de manger, plutôt que de se priver de son habituel stimulant.

Les deux tiers environ de la population asiatique mâchent le bétel ; mais l’usage tend à diminuer dans les pays où la civilisation pénètre.

Le masticatoire préféré des noirs est la noix de kola, qui constitue pour eux une véritable friandise,