Page:Cabanès - Dents et dentistes à travers l’histoire, 1928.djvu/18

Cette page n’a pas encore été corrigée

Les Romains ne connaissaient pas l’obturation métallique ; ils se contentaient de remplir la cavité d’une poudre d’excréments de souris, ou encore de foie de lézard, et recouvraient le tout avec de la cire.

Au temps de l’empereur Auguste, on fabriquait des dents en ivoire ou en os, et on les fixait dans la bouche, en les attachant sur les dents voisines au moyen de crins de cheval ou de fils de soie. On nous a conservé la description d’un cabinet de dentiste, qui exerçait à Rome ; ce cabinet s’ouvrait sur le Mont Aventin. Notre médicastre vivait sous le règne de Domitien et se nommait Casellius ou Cascellius.


L’entrée, élevée d’une marche, se trouvait à l’ouest ; auprès d’elle s’ouvrait une fenêtre ; une seconde fenêtre était située sur la façade est ; seule, la partie sud n’avait pas d’ouverture. Pour les opérations, un fauteuil à haut dossier, avec un coussin sur le siège, le tout recouvert d’une riche étoffe, était placé devant la fenêtre nord ; à droite, une table sur laquelle étaient disposés les instruments. Çà et là, des bottes de fleurs et de plantes vertes, des animaux de toutes sortes, des serviteurs, des flacons, des cruches avec ou sans inscriptions, tout un assemblage bizarre d’objets les plus divers, garnissaient tous les coins et recoins de la pièce. Dans un des angles se voyait une table de travail, sorte d’établi, sur laquelle étaient placés limes, scies, poinçons, marteaux, des fils d’or et des fils de soie, du plomb, de l’ivoire et des morceaux d’os. C’étaient encore des plats contenant des dents d’hommes et d’animaux, et quelques appareils de plusieurs dents tout prêts à être posés.