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nettoyer ». Érasme s’y étend plus longuement, mais l’étrangeté de ses prescriptions n’est pas sans causer quelque surprise.


S’il te reste quelque chose entre les dents ne te sers du couteau ou de tes ongles pour les retirer, comme les chiens ou les chats, ni avec la serviette ; mais avec la pointe d’un cure-dent de lentisque, ou d’une plume, ou de petits os tirés des pieds de chapons ou de poules bouillies.

Il faut soigneusement prendre garde d’avoir les dents nettes, car les blanchir avec de la poudre, il n’est bon qu’aux filles ; les frotter de sel ou d’alun est fort dommageable aux gencives, et se servir de son urine au même effet, c’est aux Espagnols à le faire.


Cette coutume avait donc traversé les siècles, puisque Érasme, qui vivait au seizième, sentait la nécessité de la stigmatiser.

Le médecin de Henri III, Laurent Joubert[1], tout en reconnaissant des qualités à l’urine, déclare le mélange d’eau et de vin supérieur. « Ce lavement de bouche doit être du vin un peu couvert et rude, bien fort trempé. » Un écrivain satirique, après nous avoir fait assister au maquillage de Henri III, peinture de sourcils, pose de fard, etc., en arrive aux soins de la bouche royale :


{{taille|Je pensais, dit-il, que le frottement des lèvres serait la dernière cérémonie, mais je vis à l’instant un autre serviteur se

  1. La santé du prince (1579), 624.