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moins efficaces : après s’être râclé la langue avec un ressort d’acier ou une lame de métal élastique, elles se frictionnaient les dents avec une brosse, pour empêcher le dépôt de tartre de se former.

Pour conserver la pureté de l’haleine, elles se rinçaient la bouche avec des eaux des parfumeurs en vogue, tels que Cosmus ou Nicéros, qui faisaient entrer dans la composition de leur produit du safran et de la rose de Poestum, riche en tannin. On fabriquait des pastilles désinfectantes, faites avec de la myrrhe, du fenouil et du mastic de Chio. On recommandait aussi, dans le même but, de mâcher des plantes telles que la verveine, la racine de jusquiame, le plantain, ou la cendre de la tête de lièvre !

On connaissait aussi l’emploi du cure-dent, fait avec du bois de lentisque, pour soulager la douleur due à la maladie des gencives.

L’historique du cure-dent a été esquissé par Alf. Franklin (Variétés gastronomiques ; Paris, 1891). Résumons-le.

Le premier cure-dent fut une brindille arrachée d’un arbre quelconque : nous avons vu que les Romains donnaient la préférence au bois de lentisque. Parmi les nombreux objets que vendaient les merciers, dès le XIVe siècle, figuraient les cure-oreilles et les cure-dents (escuretes et furgoeres). On a trouvé quatre cure-dents dans l’inventaire du roi Charles V ;