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laisse place à aucune équivoque : Odor quem, ut aiunt, ne bestiolæ quidem ferre possunt.

Pline nous livre la formule d’un anesthésique, qui n’était autre qu’une dissolution de pierres de Memphis dans du vinaigre. Passons, sans y insister, sur la cendre de corne de bœuf, la cendre de la tête de loup, la fressure de lièvre, l’os de l’astragale du bœuf : la crédulité du naturaliste était sans limites.

Celse revient, à maintes reprises, sur les dents, et consacre des chapitres entiers à la thérapeutique dentaire. Il ne conseille l’avulsion, que lorsque tous les autres moyens de calmer la douleur seront restés sans effet. Les autres médecins qui vivaient au premier siècle de l’ère chrétienne se sont contentés de reproduire les idées de Celse.

Cinquante ans plus tard, Scribonius Largus, contemporain de l’empereur Claude, donna une théorie de la carie dentaire qui ne devait subir aucune modification jusqu’au dix-huitième siècle.

Sous le règne de Trajan, Archigène imagine un trépan pour forcer les dents atteintes de périostite, mais non cariées. Il trépanait au point le plus sombre de la couronne et pénétrait jusqu’à la chambre pulpaire. On voit qu’Archigène n’agissait pas autrement qu’on ne le fait aujourd’hui[1].

  1. L. Lemerle, 15.