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L’extraction des dents fut longtemps considérée comme une opération redoutable. La formule : n’arrachez pas, guérissez ! serait due, paraît-il, à un anatomiste grec. Les anciens, au dire de Jean Liébeault[1], faisaient un si grand cas de leurs dents, qu’« ils ne les tiraient et arrachaient jamais qu’elles ne branlassent et tombassent quasi d’elles-mesmes ».

Notre Père à tous, l’illustre Hippocrate, ne se résignait à l’ablation que lorsqu’il y était réduit par une impérieuse nécessité. « Si la dent, professait-il, est cariée et branlante et cause de la douleur, il faut l’ôter ; si, sans être cariée ni branlante, il existe cependant de la douleur, il faut la dessécher en la brûlant ; les masticatoires servent aussi. »

Les écrivains non médicaux de Rome font une mention constante des dentifrices ; ce qui montre, fait observer judicieusement le Dr Berchon, combien les Romains tenaient pour agréable la belle apparence des dents. Et notre érudit confrère nous révèle, à ce propos, les plus curieuses particularités qu’il a puisées chez les divers auteurs dont il a feuilleté les écrits.


Pline recommande d’éclaircir les dents noires en les frottant avec du nitre calciné. Celse dit que les taches des dents doivent être d’abord grattées, puis frottées avec un dentifrice.

  1. Trois livres de l’embellissement du corps humain.