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Deux jeunes filles jumelles, auxquelles le professeur Moritz Heider, de Vienne, donnait ses soins, présentaient ce rare phénomène physiologique d’avoir les dents rosées, sans que l’on puisse l’expliquer ni par l’hérédité, ni par aucune particularité de l’alimentation. À la chute des dents de lait, les dents permanentes prirent la même couleur et ne pâlirent que quelques années plus tard sans perdre entièrement la teinte rose.|90}}


Comme exemple de persistance de la première dentition, le Dr Houssay, de Pontlevoy, a retrouvé une observation remarquable dans la pratique médicale de son père :


Mme A., née dans le Midi, était de taille moyenne, d’une santé relativement bonne, mais elle n’eut pas d’enfants. Elle mourut accidentellement ayant plus de 60 ans. Mme A. n’eut jamais que sa première dentition et la conserva toujours dans des proportions presque enfantiles[sic]. Elle joignait à un profil qui était loin d’être régulier, une diminution notable du segment inférieur de la face. À l’intérieur de la bouche, on voyait deux rangées de dents qui semblaient arrêtées dans leur évolution et prouver plutôt, par leur nombre et leur forme, une mâchoire d’enfant que d’adulte. Ces dents ne tardèrent pas à s’altérer dès sa jeunesse et, outre les traces de carie, présentèrent une teinte jaune noirâtre qui n’avait rien de commun avec l’émail primitif. La prononciation, rendue particulièrement désagréable par la prédominance des labiales et accompagnée de mouvements de succion et d’aspiration que rendait plus pénible encore une salivation abondante, faisait que la conversation devenait difficile avec cette femme instruite, qui eût été sans cela d’un commerce très agréable.


À ce même confrère est due une seconde observation qui lui est personnelle, celle-là, et non moins