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de la période d’éruption des dents chez les enfants, décrit avec précision les périostites aiguës des mâchoires, accompagnées de fièvre, parle très judicieusement de la nécrose de la voûte palatine, de l’affaissement du nez dans certains cas ; il ne semble même pas avoir ignoré les fractures de la mâchoire inférieure et recommande un appareil qui ressemble fort à la fronde de Bouisson, dont l’invention est bien postérieure.

On sait combien les Phéniciens étaient experts en prothèse dentaire. Il suffira de rappeler la découverte faite, en 1841, par le Dr Gaillardot, dans une nécropole de Saïda, d’une portion de mâchoire supérieure présentant les quatre incisives et les deux canines maintenues par un fil d’or, pièce qui se trouve au Musée du Louvre[1].

Chez les Romains, l’art dentaire fut pratiqué de bonne heure : dans une loi des XII tables, promulguée l’an 450 avant J.-C., il est déjà question de dents branlantes retenues par des fils d’or. Il était défendu d’enterrer les morts avec des bijoux ; exception seule était faite pour les fils d’or servant à maintenir les dents. Cicéron, qui rapporte le fait, nous dévoile, en outre, l’origine du proverbe populaire : il tue les mouches à quinze pas. Son texte ne

  1. J.-L. André-Bonnet, loc. cit.