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longtemps douteuse, parce que la plupart des généalogistes le confondaient avec son père, Geoffroy Ier de Lusignan, deuxième fils de Hugues VIII, dont le fils aîné devint comte de la Marche. Or, il a été établi, à la suite de la découverte d’une charte de vieux français, conservée au département des manuscrits de la Bibliothèque Nationale, que le portrait en question est celui de Geoffroy de Lusignan à la grande dent, en raison de l’anomalie dentaire qu’il présente : à la mâchoire inférieure, du côté gauche, se voyait une canine de dimensions véritablement insolites, qui non seulement dépassait le niveau des dents voisines, mais s’élevait jusqu’à la lèvre supérieure.

En 1834, au cours de fouilles pratiquées dans l’ancienne abbaye de Maillezais, on découvrit une tête en pierre sculptée, qui provenait, disait-on, du tombeau de Geoffroy, et représentant ce seigneur ; mais la pierre avait subi certains chocs, le temps en avait usé quelques parties, et on n’y voyait plus la grande dent. Cette pierre serait conservée au musée lapidaire de Niort[1].

Des faits modernes d’éruption précoce ont été recueillis dans la littérature médicale par le Dr Humbert, entre autres celui d’un enfant venu au

  1. Curiosité universelle, 1894, passim.